André MARCADIER est né le 17 mars 1925. Il est fils unique, enfant calme et bon élève. Son environnement favori, il le trouve chez ses grands parents qui ont chacun un atelier de fabrication de limes… C’est cette influence qui l’amène vers l’apprentissage plutôt que vers de longues études.
C’est pendant la guerre qu’il entre à la CEM (Compagnie Electro Mécanique) spécialisée dans la fabrication de moteurs électriques. Il y devient à la fois ajusteur, fraiseur, tourneur.
Il s’engage ensuite dans l’aviation où il est mécanicien mais ne signe finalement pas son engagement qui l’aurait bridé pour un minimum de 7 années. Il revient donc à Lyon et retourne à la CEM.
A la Libération, pour tout le monde, le meilleur moyen de locomotion, c’est… le vélo. Il parcourt la France entière et au hasard de multiples rencontres, il croise Suzanne qui deviendra son épouse. Avec elle, ils parcourent des milliers de kilomètres à vélo.
Son premier contact avec l’automobile est le fruit du hasard lorsqu’il entend parler de la construction d’une voiture de course à l’Arsenal de Villeurbanne. Il s’y fait embaucher et travaille pendant un an sur cette auto comme ajusteur. Cette auto ne laissera pas un souvenir extraordinaire et André démissionne en 1947.
André n’a pas été formaté pour être un salarié ordinaire. Dès que son épouse Suzanne a un emploi stable, l’idée de la libre entreprise ne cesse de germer. C’est dans le milieu du cycle que son esprit analyse ce qui existe et depuis toujours, devant tout ce qu’il observe, un leitmotiv : Je suis capable de faire mieux.
En 1948, le hasard le met en présence de Jo Imbert avec qui il fonde la marque CIM (Cycles Imbert Marcadier). Des vélos superbes et performants, des clients et des commandes, la vie est belle… André est heureux, mais rapidement, du coté des clients le ciel s’obscurcit car les livraisons ne suivent pas la demande. André travaille énormément mais se sent seul. Son associé ne l’aide pas beaucoup. En 1950, l’association prend fin.
En 1951 André décide de continuer tout seul. C’est vraiment ce qu’il a toujours souhaité. La liberté ! Il est un expert de la fabrication des tubes en soudo-brasure et fait aussi évoluer par des idées nouvelles le système de freinage, les pédales etc… Les vélos Marcadier deviennent célèbres. Son ingéniosité commence à être reconnue. Des inventeurs le sollicitent pour se joindre à eux dans le développement d’un vélo motorisé. André les éconduit car il n’y croit pas. Ce sera pourtant le Vélosolex…
Puis, les commandes se raréfient et André doit trouver d’autres alternatives.
En 1955 il fabrique du mobilier métallique (tables, chaises etc…) pour rester dans son domaine de compétence.
En 1957 il fabrique des cadres de moto…
En 1960 après avoir observé l’engouement des américains pour le « go-kart » et rencontré des pilotes lyonnais, il se lance dans la fabrication de châssis de Kartings. Ses créations sont tout de suite performantes en compétition. En 1961, une équipe Lyonnaise opte pour ses châssis et se retrouve sélectionnée pour les épreuves finales de la coupe de France qu’hélas ils perdent.
A l’automne 1961, ils prennent leur revanche en gagnant les « 6 h de Paris ». La notoriété des karts Marcadier est là ainsi qu’un carnet de commande conséquent.
Pendant 3 ans, André construit un nombre important de châssis jusqu’à ce que la réglementation impose un poids minimum et rende le challenge beaucoup moins intéressant pour celui qui est un fervent adepte du « light is right » maxime de Colin Chapman, le célèbre constructeur anglais des Lotus alors vendues en kit. C’est le génie anglais qui sans le savoir va guider André vers sa nouvelle destinée.
Début 1963, une simple conversation entre copains amoureux d’automobile se conclut par un pari. Construire une voiture de course!…
Marcel Fournier possède la mécanique, André Marcadier construira le châssis et Patrick Orlando la carrosserie.
La première barquette est rapidement détruite pendant des essais mais André en construit une seconde qui est présentée et encensée dans un article du « Progrès de Lyon ». Voici la Barquette FM 01 première d’une longue lignée.
L’ «Automobile Club du Rhône » intègre une Marcadier dans les épreuves de la « Coupe des Provinces ». La Marque FOURNIER-MARCADIER est née.
L’idée est de les vendre en kit. Des autos simples (base mécanique Renault) à un prix abordable pour combler les désirs du plus grand nombre de jeunes amateurs. Les commandes sont nombreuses et les résultats en compétition font connaître la jeune marque Lyonnaise.
André décide ensuite de construire une monoplace qu’il imagine être la nouvelle Formule Nationale destinée aux circuits. C’est la « Formule Aral ». Malheureusement, d’autres marques sont aussi partie prenante et la réglementation qui est imaginée par les instances dirigeantes ne correspond pas au crédo de simplicité, de légèreté et de maitrise des coûts d’André. Environ 25 exemplaires construits et André revient aux autos en kit.
D’autre part, les acheteurs de barquettes souhaitent une version fermée plus utilisable. En 1968 est présenté le coupé Barzoï qui dérive étroitement de la barquette FM01. La même mécanique Renault dans une superbe auto d’à peine 98 cm de haut. C’est à ce moment que Marcel Fournier quitte l’aventure pour donner la priorité à une activité professionnelle plus « académique ». Dés lors, la ligne conductrice d’André domine ; Construire des autos économiques pour les copains (les meilleurs les rendront performantes et auront des résultats significatifs), passer avec eux de bons moments. La réussite économique et la finalité industrielle sont des notions inconnues de la philosophie d’André.
André aura construit, des Monoplaces (Aral, Formule Renault, Formule2), des Barquettes (Canam 1 et 2, AMK, Coupe de l’Avenir, AM78) des Coupés (Barzoï 1 et 2).
Après cette époque où la compétition pouvait quand même être accessible, la course à l’armement et les coûts qui en découlent seront incompatibles avec la philosophie d’André qui va se retourner vers la diffusion de quelques modèles plus « alimentaires ».
La Savane (1973) sur base 4L et R5, des répliques de Seven, Ford GT40, AC Cobra, Porsche RS 550.
En cinquante années, on estime la production de seize modèles à presque 600 voitures.
Deux excellents livres retracent son aventure :
MARCADIER : Constructeur d’automobiles en kit (1963 / 1983) – Gérard GAMAND – Edition Autodiva.
MARCADIER : Constructeur d’automobiles en kit (1963 / 1983) – Gérard GAMAND – Editions du Palmier.
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http://marcadier.forumgratuit.org/
D’autre part, le Forum du site Autodiva comporte un post « MARCADIER histoire de la marque » riche d’informations techniques, historiques et sportives